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27 septembre 2015 7 27 /09 /septembre /2015 20:00
Actualité - Les chansons que mes frères m'ont apprises, de Chloé Zhao - USA - Note : 4/5 - Sortie : 9 septembre 2015

Il faut aller voir Les chansons que mes frères m'ont apprises, fiction extrêmement documentée dans la réserve indienne de Pine Ridge (Badlands). Au milieu de sublimes paysages, Chloé Zhao (c'est son premier film) pose la question de l'attachement à ses origines et de la possibilité de s'en détacher : "Comment quitte-t-on le seul endroit qu’on a jamais connu ?" Johnny, qui veut devenir boxeur, échappera-t-il aux trafics et à la violence qui gangrènent son destin ? Laissera-t-il derrière lui sa soeur, Jashaun ? Plus que le style documentaire et la précision des détails, la grande force du film tient dans la discrète stylisation de la mise en scène de Chloé Zhao, poétique et sensible, qui utilise à merveille les paysages sauvages et grandioses du Grand Ouest américain. Grâce à des plans très composés et des acteurs (non professionnels) magnétiques, Chloé Zhao nous embarque, nous captive et nous bouleverse. Il y a du Terrence Malick dans ce western mélancolique, languide, désespérément crépusculaire et farouchement lumineux ! Une vraie merveille !

Les chansons que mes frères m'ont apprises / De Chloé Zhao / Avec John Reddy, Jashaun St John, Taysha Fuller.../ USA / Sortie : 9 septembre 2015.

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17 décembre 2013 2 17 /12 /décembre /2013 10:07
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Rêves d'Or - De Diego Quemada-Diez - Avec Karen Martinez, Rodolfo Dominguez, Brandon Lopez - Mexique - Sortie : 4 décembre 2013 - Durée : 1h48

Originaires du Guatemala, Juan, Sara et Samuel aspirent à une vie meilleure et tentent de se rendre aux États-Unis. Pendant leur périple à travers le Mexique, ils rencontrent Chauk, un indien du Chiapas ne parlant pas l’espagnol et qui se joint à eux.
Mais, lors de leur voyage dans des trains de marchandises ou le long des voies de chemin de fer, ils devront affronter une dure et violente réalité…
 
Rêves d'Or m'a touché profondément, durablement. Juan, Sara et Chauk resteront comme mes trois héros de cette année cinéma 2013. Bien plus que le Dr Ryan Stone de Gravity, ou même Django (Django Unchained). Parce qu'ils ont la grâce de ce qui est absent de la plupart des autres films : une humanité bouleversante.
phpThumb_generated_thumbnailjpg.jpgDiego Quemada-Diez met des visages sur les statistiques froides des mouvements migratoires, il remue nos consciences et notre petit confort. Fruit de six années de recherche, il inscrit parfaitement ses personnages fictionnels dans leur contexte documentaire. Exigeant dans son propos et dans sa forme (un prologue sans paroles, une utilisation de la musique comme respiration), ne sacrifiant rien à la dureté du parcours de ses personnages, le film est avant tout une histoire universelle et lumineuse d'échange magnifiquement mise en images.
3524226_7_7e4a_reves-d-or-de-diego-quemada-diez_eda4af010a5.jpgRêves d'Or est un rêve de cinéma : on se souvient longtemps après la projection de ces silhouettes en ombre chinoise qui se dessinent au crépuscule sur le toit des trains de marchandises. Vibrant !
REVES-D-OR-PHOTO2.JPGHélas, à son niveau (un 1er film, mexicain qui plus est), Rêves d'Or est un échec au box office : 18 000 entrées en 1re semaine dans environ 70 salles, ce qui fait environ 9 spectateurs par séance... Dur, sec, sans concession dans la réalité qu'il retranscrit, mais aussi magique, lumineux, terriblement humain dans les liens qu'il tisse entre ses trois protagonistes, trois migrants en quête d'un ailleurs.
L'un des plus beaux films de l'année est en train de passer totalement inaperçu. Préfère-t-on détourner le regard face à ces questions-là ? Le film avait besoin de soutien : il a eu celui de la presse écrite (élogieuse à juste titre), celui de Cannes (un prix dans la section Un Certain Regard, la Caméra d'Or aurait peut-être été plus utile), il lui aurait sûrement fallu une exposition un peu plus importante en télé (i-télé en a pourtant parlé un matin), et surtout une exploitation en salles plus solide.REVES-D-OR-PHOTO4.JPGComment expliquer que le film ne soit distribué que dans 6 salles à Paris, et seulement 3 salles indépendantes ? Comment expliquer son absence d'exploitation au Balzac, au MK2 Beaubourg, au Cinéma des Cinéastes ? Ces cinémas ne sont-ils pas censés soutenir ce genre de films ? Celui-ci le méritait tellement !

Bref, remettez CASSE-TETE CHINOIS ou LE HOBBIT à plus tard, et allez voir REVES D'OR tant que c'est encore possible ! Vous ne le regretterez pas !
Guillaume SAKI
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19 novembre 2013 2 19 /11 /novembre /2013 10:48

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Inside Llewyn Davis raconte une semaine de la vie d'un jeune chanteur de folk dans l'univers musical de Greenwich Village en 1961. Llewyn Davis est à la croisée des chemins. Alors qu'un hiver rigoureux sévit sur New York, le jeune homme, sa guitare à la main, lutte pour gagner sa vie comme musicien et affronte des obstacles qui semblent insurmontables, à commencer par ceux qu'il se crée lui-même. Il ne survit que grâce à l'aide que lui apportent des amis ou des inconnus, en acceptant n'importe quel petit boulot. Des cafés du Village à un club désert de Chicago, ses mésaventures le conduisent jusqu'à une audition pour le géant de la musique Bud Grossman, avant de retourner là d'où il vient.

A première vue, Inside Llewyn Davis est un film mineur dans la filmographie des frères Coen. Retrouvant leur figure désormais bien connue du loser magnifique, le film semble rejouer en mode mineur la crise existentielle de leur chef-d'oeuvre A Serious Man. A première vue seulement... Car en réalité, c'est le changement de registre opéré par les frères Coen qui donne cette première impression. S'il est peut-être moins personnel, Inside Llewyn Davis évolue sur un registre plus intime, sur une corde plus fragile. Ce qui explique pourquoi on peut passer à côté de la grâce de ce très beau film, ce qui avait été mon cas à sa première vision.

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A travers le parcours cyclique sur une semaine d'un chanteur folk dans l'atmosphère du Greenwich Village des années 60, les frères Coen retrouvent donc cette figure du "loser magnifique" qui traverse toute leur filmographie, de Barton Fink à A Serious Man. Prenant un malin plaisir à malmener leur personnage, ils proposent ici un espèce de voyage immobile en forme de boucle qui n'aboutit nulle part : "Avec Inside Llewyn Davis, nous avions cette même idée paradoxale de tourner une odyssée, un voyage, avec un personnage qui n'arrive nulle part. Il marche mais n'aboutit jamais" (Ethan Coen). Car si Llewyn Davis tente de vivre de sa musique, il en est empêché par l'accumulation d'obstacles placés sur son chemin. Une accumulation de mauvais choix dont il est plus ou moins responsable : une amie enceinte d'un enfant dont il pourrait être le père, l'abandon de ses droits d'auteur sur une chanson qui pourrait devenir un tube, un agent qui l'escroque... Tout fout le camp, rien ne va. Revisitant le mythe de Sisyphe, les frères Coen jouent sur la répétition des situations (Llewyn se réveille chaque matin sur un canapé différent) pour travailler leur personnage jusqu'à l'absurde. La vie de Llewyn n'est qu'un éternel recommencement, une spirale de l'échec : "Tout le complexe du personnage tient à cela : être prisonnier d'un cercle et ne faire que des mauvais choix" (Ethan Coen). Au point que même lorsqu'il décide de quitter la musique pour s'engager dans la marine marchande, il ne peut que rater sa sortie...

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Mêlant brillamment la mélancolie et l'humour, Inside Llewyn Davis est une véritable "comédie dépressive" (Joel Coen parle de "dépression musicale"). Malgré son sujet, le film n'est étonnamment jamais glauque car les frères Coen tournent toujours le désespoir de Llewyn Davis en dérision. Du chat des Gorfein aux personnages plus inquiétants qu'il rencontre dans son voyage vers Chicago, les frères Coen nous font rire des malheurs de Llewyn. Jusqu'à cette scène, peut-être la plus forte du film, où se présentant à Chicago devant un grand producteur, ce dernier lui conseille de reformer le duo avec son ancien partenaire (qui s'est jeté d'un pont peu de temps auparavant). L'ironie cruelle des frères Coen est alors combattue par le regard noir de Llewyn. La séquence est bouleversante et la force du film est là, dans ce "pas de deux" fragile entre ironie et tendresse pour leur personnage.

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Car Inside Llewyn Davis est aussi un film étonnamment "doux". Une douceur qui passe d'abord par cette atmosphère cotonneuse, portée par le beau travail sur l'image de Bruno Delbonnel. Cette atmosphère donne au film un aspect de "rêve ou cauchemar éveillé", de conte d'hiver. Une douceur et une mélancolie qui percent surtout dans les séquences musicales du film, où Llewyn semble ouvrir son âme, son coeur, respirer enfin. Les frères Coen ont d'ailleurs choisi de traiter les séquences musicales de manière assez radicale, puisque toutes les chansons ont été captées en direct, sans play-back et surtout dans leur intégralité. Elles "représentent" aussi le personnage de Llewyn : "Dans le film, le personnage et le musicien s'éclairement mutuellement, ils se tiennent l'un à l'autre. Ecouter une chanson de Llewyn Davis, c'est aussi découvrir sa personnalité, sonder son âme" (Joel Coen).

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A cet égard, il faut saluer la superbe performance d'Oscar Isaac. Stoïque face aux malheurs qui s'abattent sur lui (ce qui autorise d'ailleurs le rire), il est étonnant de voir à quel point son visage (triste) change peu d'expression au cours du film. Comme dit précédemment, l'émotion la plus forte (qui va motiver sa décision de tout arrêter) passe dans cette scène (éclairée en quasi noir et blanc) de rencontre avec le producteur à Chicago. Les véritables émotions viennent de sa musique, ce moment où il se met à nu.

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Inside Llewyn Davis est enfin un film magnifique sur la condition de l'artiste. A quoi tient le succès ? La chance, le hasard, les compromis ? L'intégrité est-elle soluble dans l'enfer du show-business, où seul l'argent compte ? Le grand drame de Llewyn, c'est de se perdre par excès d'intégrité. Il ne voit pas que la chanson humoristique (et qu'il trouve ridicule) qu'il enregistre en trio pourrait être un succès. Ou ne veut pas le voir. C'est aussi tout le sens de la confrontation (assez jouissive) entre Llewyn et Jean (étonnante Carey Mulligan, magique quand elle est énervée). Les frères Coen se gardent bien de prendre parti, mais réservent un dernier coup du sort à leur personnage en refermant le chapitre Llewyn Davis avec l'éclosion d'une future star : Bob Dylan.

Guillaume SAKI

Inside Llewyn Davis, de Joel et Ethan Coen - Avec Oscar Isaac, Carey Mulligan, Justin Timberlake, John Goodman... - USA - Durée : 1h45 - Sortie : 6 novembre 2013


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29 octobre 2013 2 29 /10 /octobre /2013 10:26

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Pour sa première expédition à bord d'une navette spatiale, le docteur Ryan Stone, brillante experte en ingénierie médicale, accompagne l'astronaute chevronné Matt Kowalsky. Mais alors qu'il s'agit apparemment d'une banale sortie dans l'espace, une catastrophe se produit. Lorsque la navette est pulvérisée, Stone et Kowalsky se retrouvent totalement seuls, livrés à eux-mêmes dans l'univers. Le silence assourdissant autour d'eux leur indique qu'ils ont perdu tout contact avec la Terre - et la moindre chance d'être sauvés. Peu à peu, ils cèdent à la panique, d'autant plus qu'à chaque respiration, ils consomment un peu plus les quelques réserves d'oxygène qu'il leur reste.

Mais c'est peut-être en s'enfonçant plus loin encore dans l'immensité terrifiante de l'espace qu'ils trouveront le moyen de rentrer sur Terre...

Avec Gravity, on a d'abord une sensation de vertige. Dans un magnifique plan séquence introductif long d'une quinzaine de minutes, Alfonso Cuaron nous immerge littéralement dans l'immensité infinie de l'espace. Cet inconnu, à la fois fascinant et effrayant. La fluidité des mouvements, cette caméra comme en apesanteur (épousant les mouvements des personnages), qui semble flotter comme eux, autour d'eux, et même en eux (dans les casques), nous happe immédiatement. La question du réalisme ne se pose même pas, nous sommes dans l'espace. Une recréation de l'espace évidente, palpable.

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Pour rendre cela possible et nous faire sentir cet univers, Alfonso Cuaron a inventé une nouvelle grammaire cinématographique, un langage de l'espace : "On s'est rendu compte qu'on pouvait aller très loin dans notre démarche. C'est ce qui nous a permis d'obtenir des "plans élastiques" grâce auxquels on passait d'un plan panoramique à un très gros plan du visage de Sandra, puis on se glissait à l'intérieur de son casque, avant de filmer un plan en caméra subjective et, enfin, un plan large plus neutre." Dans ses premières minutes, c'est presque un ballet, une chorégraphie de l'espace que propose Gravity. Fascinant.

Très vite, la quiétude des débuts laisse place à l'effroi. Quand Ryan (Sandra Bullock) est éjectée dans l'espace, livrée à elle-même et à ses angoisses, on bascule dans le film de terreur pure. La force de la mise en scène, qui épouse la dérive du personnage jusqu'à nous faire entrer dans son casque, est proprement terrifiante. On suffoque avec elle. Dans un plan extraordinaire et alors que l'on suivait en plans très rapprochés la trajectoire de Ryan, dans une angoisse indescriptible et alors que plus personne ne lui répond, le silence assourdissant se fait tout à coup : plus de paroles, plus de musique, plus d'espoir. Ryan s'éloigne du champ de la caméra (qui soudain ne bouge plus), continuant à dériver, à tournoyer, seule dans l'espace. Cela dure 5 secondes, mais ce plan est proprement terrifiant et bouleversant. On a le sentiment de voir là quelque chose d'inédit au cinéma.

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On pense aussi au premier Alien, film de terreur dans l'espace s'il en est. Sauf que là où Ripley (Sigourney Weaver) était vraiment livrée à elle-même, Gravity n'assume pas sa dimension de film d'angoisse très longtemps (l'angoisse du vide ?) et se transforme rapidement en un film catastrophe aux ficelles assez classiques. Spectaculaire, d'une efficacité redoutable, visuellement époustouflant, mais aux rebondissements systématiques peu crédibles.

Le principal défaut du film vient de son incapacité à laisser la place au silence. Un comble dans l'espace. Seule pendant la majeure partie du film, Ryan ne cesse de parler. Relayée par une musique omniprésente et mélodramatique. Les standards du film catastrophe sont bien là. Ironiquement, c'est lorsque Ryan répond à Matt (George Clooney) que ce qu'elle préfère dans l'espace, c'est le "silence", que la musique fait son apparition. Alfonso Cuaron ramène ainsi trop souvent son film à un simple divertissement. C'est dommage.

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Autre problème : la psychologie faiblarde des personnages. Ryan ne peut être qu'une femme brisée par un drame, destinée à "renaître" à travers les épreuves traversées. De nombreuses images du film viennent d'ailleurs relayer à différents moments cette métaphore un peu lourde de la "renaissance".

A noter cependant l'usage extrêmement subtil de la 3D, immersive sans être agressive.

A l'arrivée, Gravity est un grand film catastrophe, un film de survie de grande classe, une fiction immersive inédite dans l'espace, visuellement spectaculaire, mais trop souvent rattrapée par les codes du divertissement hollywoodien. Le voyage mérite cependant d'être fait, même si on est loin du chef-d'oeuvre annoncé par les critiques du monde entier.

Guillaume SAKI

Gravity - De Alfonso Cuaron - Avec Sandra Bullock, George Clooney - USA - Durée : 1h30 - Sortie : 23 octobre 2013


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23 octobre 2013 3 23 /10 /octobre /2013 10:35

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A 15 ans, Adèle ne se pose pas de questions : une fille, ça sort avec des garçons. Sa vie bascule le jour où elle rencontre Emma, une jeune femme aux cheveux bleus, qui lui fait découvrir le désir et lui permettra de s'affirmer en tant que femme et adulte. Face au regard des autres, Adèle grandit, se cherche, se perd, se trouve...

Adèle mange (goulûment), Adèle aime (totalement), Adèle pleure (souvent), Adèle vit. Toute la beauté (et la nécessité) du dernier film d'Abdellatif Kechiche est là. Le réalisateur de La Graine et le mulet nous donne à voir par les moyens du cinéma et sous son regard (forcément subjectif), l'énergie de la vie.

Celle d'une adolescente d'abord, Adèle, qui se cherche et se découvre, apprend à s'accepter et s'assumer, grandit et devient femme au contact de cette autre jeune femme aux cheveux bleus, Emma, étudiante aux Beaux-Arts. La Vie d'Adèle est en effet d'abord et avant tout un bouleversant récit d'initiation où Abdellatif Kechiche, fidèle à son style extrêmement naturaliste, montre des choses que l'on n'a rarement vues de façon aussi crues et évidentes au cinéma : la violence, le rejet de la différence, la difficulté de l'assumer (cette différence), puis surtout la naissance du désir.

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De façon aussi authentique surtout. On pourra gloser tant qu'on voudra sur les conditions de tournage du film (certainement difficiles), le résultat obtenu par le réalisateur est ahurissant d'authenticité. Kechiche aime Adèle, c'est évident. Avec sa caméra portée, au plus près du visage (souvent filmé en très gros plan) et du corps de son actrice, il nous donne à voir tout ce qui peut la définir : sa nuque évidemment (que l'on connait par coeur à force de la suivre dans tous ses déplacements), mais surtout sa manière de parler, sa manière de pleurer, sa manière de manger... Abdellatif Kechiche raconte d'ailleurs comment Adèle Exarchopoulos lui est apparue évidente dans le rôle lors d'une rencontre au restaurant : "Elle a commandé une tarte au citron, et à sa façon de la manger, je me suis dit : "C'est elle". Elle est "dans les sens", sa façon de bouger sa bouche, de mâcher..."

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Une authenticité qui vient aussi et surtout de ce qui caractérise depuis toujours le cinéma d'Abdellatif Kechiche. Cet art de faire durer les scènes pour capter cet instant magique où l'acteur s'abandonne totalement. Laisser tourner la caméra, laisser improviser ses acteurs, les épuiser (peut-être) pour laisser la vie entrer dans le champ. Cette exigence, le réalisateur la revendique : "Selon moi, être acteur demande l'investissement de toute une existence, l'engagement de tout son être avec des conséquences qui peuvent parfois être douloureuses. C'est un don de soi terrible, pas un métier comme on le fait parfois, de manière un peu futile". Et c'est peut-être Olivier Gourmet, acteur sur La Vénus Noire, qui, loin des polémiques, théorise le mieux la méthode d'Abdellatif Kechiche : "Abdel, il dit "Moteur" et cinquante minutes après il coupe, avec trois caméras qui bougent dans tous les sens. La scène ne dure jamais cinquante minutes, donc c'est à vous de remplir les vides, d'improviser. Après, lui est devant tout ça, il vous dit : "Refais, refais, refais", il vous pousse dans vos derniers retranchements, jusqu'à l'épuisement, un peu comme ses films qui épuisent les spectateurs. Je pense qu'il le sait, qu'il le veut. Il veut que l'acteur passe par différentes étapes pour arriver à je ne sais pas quoi, une espèce de résumé, de condensé de tout ce qui a pu se passer sur les scènes précédentes et à ce moment magique où l'acteur s'abandonne parce qu'il lâche prise, qu'il en a marre et qu'il a envie que ça s'arrête."

De ce travail certainement passionnant sur la durée, il reste dans le film de longues scènes qui sont comme des fragments de vie. Les plus réussies et les plus riches tournent souvent autour des repas. Telles ces deux scènes de rencontre avec les parents d'Emma puis d'Adèle. Abdellatif Kechiche met en miroir les deux scènes et excelle dans la confrontation entre les classes sociales : le milieu plutôt artiste et aisé de la famille d'Emma, celui plus simple et prolétaire d'Adèle. On sent la gêne parfois, la tendresse et l'amour tout le temps dans les deux repas (même si dans le second cas, les parents d'Adèle ne savent pas que leur fille est en couple avec Emma). Au-delà des clichés, Kechiche confronte les univers, les conceptions différentes de la vie, et capte dans la durée une émotion juste. C'est aussi ce qui crée la puissance émotionnelle de son cinéma.

C'est également le cas lorsque, des années plus tard, et alors que les deux femmes sont bien installées dans leur relation, une autre scène de repas va, dans sa durée même, révéler des failles dans leur amour. En une scène, tout est suggéré : la distance entre Emma et Adèle, la difficulté de cette dernière à trouver sa place dans la vie d'artiste d'Emma, la répartition des rôles entre les deux femmes, et même en fin de scène une redistribution des couples qui annonce la suite... Comme dans un tableau dont on découvrirait des détails à force de le regarder intensément, Kechiche révèle dans la durée de la scène des moments de vie. C'est beau et triste à la fois, c'est la vie, c'est merveilleux.

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Ce cinéma-vérité, brut, sans concessions, qui suit son personnage jusque dans sa plus profonde intimité (on peut discuter de la nécessité des scènes de sexe), est encore renforcé par l'absence de musique off. Presque toutes les musiques entendues dans le film sont dans le champ de la caméra, entendues par les personnages autant que par les spectateurs. C'est évidemment une volonté de ne jamais rompre avec le personnage d'Adèle, avec ses sensations. Kechiche ne surligne rien, ne rajoute rien, et nous demande de comprendre son film à partir des sensations de son personnage, rien de plus. En cela aussi, c'est un geste de cinéma très fort.

Libre adaptation du roman graphique de Julie Maroh, Le Bleu est une couleur chaude, La Vie d'Adèle trouve peut-être ses limites dans les choix d'adaptation d'Abdellatif Kechiche. En voulant toucher à l'universel, certains aspects du destin d'Adèle semblent survolés (coming out, rapports avec ses amis de lycée...). Un exemple parmi d'autres : une fois passée la scène de repas des deux jeunes femmes avec les parents d'Adèle, nous ne les reverrons plus. La violence de la scène avec ses amis de lycée n'a pas non plus de suite, comme si Adèle n'y retournait jamais. Des trous béants dans cette vie que le réalisateur propose pourtant de suivre avec la plus grande sincérité. Le réalisateur lui-même explique ce choix : "J'avais plus le sentiment de traiter, de raconter l'histoire d'un couple, du couple. La problématique de l'homosexualité, je ne voyais pas pour quelle raison je l'aborderais spécialement, car la meilleure façon, si je devais avoir un discours sur ce sujet, ce serait de ne pas en avoir, de filmer cela comme n'importe quelle histoire d'amour, avec toute la beauté que cela comprend." Cela s'explique peut-être par le fait que son cinéma est plus un cinéma du temps présent, que de l'évolution. Trouver du sens dans la scène même, plutôt que dans leur enchaînement. En témoigne également l'absence d'évolution physique du personnage d'Adèle malgré les années qui passent.

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Peut-être pourra-t-on aussi reprocher au film une dernière demi-heure à laquelle on a un peu de mal à croire (à partir de la scène de la rupture). Peut-être la proximité avec les personnages devient-elle alors aussi plus gênante. Peut-être le problème vient-il aussi du personnage d'Emma, rapidement condamné par le film. Trop insensible et conditionnée par son milieu artiste. Le film perd alors en subtilité, d'autant que Léa Seydoux peine à faire passer la moindre émotion.

Le final au vernissage de l'exposition d'Emma apparaît alors comme une respiration bienvenue, une manière pour Adèle de retrouver enfin la paix. Filmée en plan d'ensemble dans une rue de Lille, Adèle peut enfin s'éloigner et poursuivre sa vie.

Guillaume SAKI

La Vie d'Adèle, chapitres 1 et 2 - De Abdellatif Kechiche - Avec Adèle Exarchopoulos, Léa Seydoux, Salim Kechiouche, Jérémie Laheurte - Sortie : 9 octobre 2013 - Durée : 2h59


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5 octobre 2013 6 05 /10 /octobre /2013 10:31

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Alors qu'elle voit sa vie voler en éclat et son mariage avec Hal, un homme d'affaires fortuné, battre sérieusement de l'aile, Jasmine quitte son New York raffiné et mondain pour San Francisco et s'installe dans le modeste appartement de sa soeur Ginger afin de remettre de l'ordre dans sa vie.

Difficile d'expliquer les critiques dithyrambiques concernant le dernier opus de Woody Allen, sinon par l'aveuglement de la plupart des journalistes face à la carrière du cinéaste. Il est hélas très loin le temps des chefs-d'oeuvre de Maître Woody.

Tout n'est évidemment pas négatif dans cette peinture du déclassement social. On retrouve avec plaisir ce mélange de comédie et de drame propre à son cinéma, cette noirceur de plus en plus présente au fil du temps sous le vernis de la légèreté. On retient particulièrement cette scène terriblement décalée où Jasmine expose avec virulence ses problèmes et ses désillusions aux enfants de sa soeur, interloqués. On aime aussi le côté "mythomane" de Jasmine qui "se réinvente" (comme elle le dit) et ainsi, referme sur elle le piège qu'elle s'est elle-même tendu. Là aussi, le mélange comique/tragique fait mouche.

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Mais si Cate Blanchett se sort plutôt bien de ce rôle difficile de femme dépressive et mythomane, perdue dans sa logorrhée verbale, elle reste très loin d'une performance comme celle de Gena Rowlands dans Une Femme sous influence. Car elle ne peut échapper au principal défaut du film : Woody Allen n'aime pas son personnage. On ne perçoit aucune empathie pour Jasmine, l'identification est donc impossible. Rien n'est fait pour rattraper le personnage, bien au contraire. La dernière scène est à cet égard significative, gratuitement cruelle.

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Côté construction narrative, pas grand chose à en dire si ce n'est que les va-et-vient incessants entre le passé de Jasmine et son présent n'ont pas grand intérêt, si ce n'est d'accabler encore davantage Jasmine. Quant à l'opposition entre les manières de grande bourgeoise de Jasmine et la simplicité du prolétariat incarné par sa soeur (la sympathique Sally Hawkins), elle s'avère vite caricaturale et vaine.

Désolé, chers critiques, mais pour du grand Woody Allen, il faudra encore attendre un petit peu... Certaines de ses dernières comédies, parfois décrites comme mineures (Whatever Works par exemple), étaient beaucoup plus réussies.

Guillaume SAKI

Blue Jasmine - De Woody Allen - Avec Cate Blanchett, Sally Hawkins, Alec Baldwin, Bobby Canavale... - USA - Sortie : 25 septembre 2013 - Durée : 1h38

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24 mai 2013 5 24 /05 /mai /2013 23:46
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À Bangkok, Julian, qui a fui la justice américaine, dirige un club de boxe thaïlandaise servant de couverture à son trafic de drogue.
Sa mère, chef d’une vaste organisation criminelle, débarque des États-Unis afin de rapatrier le corps de son fils préféré, Billy : le frère de Julian vient en effet de se faire tuer pour avoir sauvagement massacré une jeune prostituée. Ivre de rage et de vengeance, elle exige de Julian la tête des meurtriers.
Julian devra alors affronter Chang, un étrange policier à la retraite, adulé par les autres flics…
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Only God Forgives restera comme une grande expérience du Festival de Cannes 2013. Nicolas Winding Refn malmène le personnage mythique de Drive, le déconstruit, le renverse, et c'est purement jouissif ! C'est esthétique, c'est radical, c'est hypnotique, et ultra-violent (il faut le savoir). A ne pas mettre devant tous les yeux ! Kristin Scott-Thomas - Ryan Gosling : le duo de l'année ! Totalement amoral !
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24 mai 2013 5 24 /05 /mai /2013 02:48
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Rome dans la splendeur de l’été. Les touristes se pressent sur le Janicule : un Japonais s’effondre foudroyé par tant de beauté. Jep Gambardella – un bel homme au charme irrésistible malgré les premiers signes de la vieillesse – jouit des mondanités de la ville. Il est de toutes les soirées et de toutes les fêtes, son esprit fait merveille et sa compagnie recherchée. Journaliste à succès, séducteur impénitent, il a écrit dans sa jeunesse un roman qui lui a valu un prix littéraire et une réputation d’écrivain frustré : il cache son désarroi derrière une attitude cynique et désabusée qui l’amène à poser sur le monde un regard d’une amère lucidité. Sur la terrasse de son appartement romain qui domine le Colisée, il donne des fêtes où se met à nu "l’appareil humain" – c’est le titre de son roman – et se joue la comédie du néant. Revenu de tout, Jep rêve parfois de se remettre à écrire, traversé par les souvenirs d’un amour de jeunesse auquel il se raccroche, mais y parviendra-t-il ? Surmontera-t-il son profond dégoût de lui-même et des autres dans une ville dont l’aveuglante beauté a quelque chose de paralysant…
 
Splendeurs et décadence, c'est le programme du premier vrai choc de la compétition cannoise. Paolo Sorrentino nous offre un objet filmique inclassable, dans un équilibre instable entre merveilles de la Rome éternelle et désenchantement d'une société décadente. C'est Jep Gambardella, "roi des mondains" en proie au doute (Toni Servillo pourrait remporter le Prix d'interprétation), qui pose son regard, tantôt satirique tantôt mélancolique, sur une société dans laquelle il se reconnait mais dont il voudrait s'échapper (voir la scène splendide de la "disparition" de la girafe).
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Le film, passionnant, est construit sur de constantes ruptures de rythme. Le touriste japonais terrassé par les beautés romaines, cède la place l'instant d'après à une soirée dantesque aux excès soulignés par une mise en scène stroboscopique. Seule l'entrée en scène de Jep, filmée au ralenti, met fin à cette comédie décadente et impose le personnage à la fois comme emblème et contrepoint à cette société qui s'enivre pour oublier son propre désarroi.
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Féroce satire sociale et religieuse, le film se double donc d'une profonde mélancolie lorsque Jep tente d'échapper à sa condition. S'il montre que du chaos peut naître la "beauté", Sorrentino dresse surtout le portrait inquiétant d'une société déliquescente.
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Le plus étonnant avec La Grande Bellezza, c'est que au-delà du fond qui peut parfois paraître obscur, le film de Paolo Sorrentino est d'abord une expérience sensorielle assez fascinante. Alternant démesure et retenue, à la fois oppressant et magique, le film est conduit de bout en bout par une folie communicative qui pourrait bien se voir récompensée lors de la remise des prix du 66e festival de Cannes. On parie en tout cas sur un Prix d'interprétation pour le génial Toni Servillo.
 
Guillaume SAKI.
 
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17 mai 2013 5 17 /05 /mai /2013 22:52

 

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Après quatre années de séparation, Ahmad arrive à Paris depuis Téhéran, à la demande de Marie, son épouse française, pour procéder aux formalités de leur divorce. Lors de son bref séjour, Ahmad découvre la relation conflictuelle que Marie entretient avec sa fille, Lucie. Les efforts d'Ahmad pour tenter d'améliorer cette relation lèveront le voile sur un secret du passé.
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Et oui, un film français pourrait bien obtenir la Palme d'Or cette année. Enfin français... pas tout à fait. Puisque c'est bien l'univers d'Asghar Farhadi, cinéaste iranien célébré depuis Une Séparation, qui est ici transposé en France. Ses dilemmes moraux, son sens de la dramaturgie, son suspense intime, l'acuité de son regard sur des personnages qu'il ne juge jamais.
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Avec Une séparation, le réalisateur iranien avait trouvé un écrin parfait à l'étude de caractères qu'il offrait aux spectateurs ébaubis devant tant de virtuosité. Ici, l'écrin paraît d'abord plus mince, les enjeux un peu faibles (un divorce en France, bon...), et puis peu à peu, Asghar Farhadi creuse l'humanité de chacun de ses personnages et le film décolle. Farhadi est un grand sondeur de l'âme humaine et le prouve une nouvelle fois. La grande question de son cinéma est toujours celle du doute : à qui peut-on se fier si un comportement vient contredire ce que l'on a vu précédemment ? Qui détient la vérité ?
   
L'une des grandes qualités du cinéma de Farhadi est l'acuité de son regard sur ses personnages. La subtilité est telle que chaque personnage se révèle au fur et à mesure qu'avance l'intrigue. Surtout, le point de vue de chaque personnage peut changer la perception qu'a le spectateur d'un autre personnage. Ahmad est-il vraiment l'homme honnête et bienveillant qu'il paraît être ? Quelles sont les réelles motivations de Marie face au retour de son ex-mari ? Tout cela fluctue selon les points de vue qui sont tous pris en compte par le cinéaste iranien.
   
Si sa science de la dramaturgie reste intacte, j'émettrai cependant un petit doute sur la direction d'acteurs quand le cinéaste ne parle pas la même langue que ses acteurs. Elle semble parfois moins tenue que dans ses précédents films, A propos d'Elly et Une Séparation, même si Bérénice Béjo a la grande qualité de magnétiser l'écran, elle est solaire. Le film est ponctué de moments de grâce, notamment quand il se recentre sur la relation entre adultes et enfants (magnifiquement interprétés, notamment le petit Fouad), ces derniers étant souvent victimes de la violence des adultes. Le film prend alors des accents de vérité inouïs.
Concernant le rôle principal féminin, il est intéressant de savoir que Marion Cotillard était le premier choix du réalisateur. Avec Bérénice Béjo, le film y gagne peut-être au change, l'actrice insufflant une légèreté et une solarité à son personnage là où Cotillard est souvent plus mélancolique, plus sombre (mais pas forcément plus profonde).
   
Si les enjeux un peu faiblards et un peu classiques (le divorce et ses conséquences) placent le film un cran en dessous des précédentes oeuvres du maître iranien, Asghar Farhadi reste assurément l'un des grands cinéastes actuels à suivre.
   
Guillaume SAKI
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17 mars 2013 7 17 /03 /mars /2013 21:23

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Dans le sud des Etats-Unis, deux ans avant la guerre de Sécession, le Dr King Schultz, un chasseur de primes allemand, fait l'acquisition de Django, un esclave qui peut l'aider à traquer les frères Brittle, les meurtriers qu'il recherche. Schultz promet à Django de lui rendre sa liberté lorsqu'il aura capturé les Brittle - morts ou vifs. Alors que les deux hommes pistent les dangereux criminels, Django n'oublie pas que son seul but est de retrouver Broomhilda, sa femme, dont il fut séparé à cause du commerce des esclaves...

Lorsque Django et Schultz arrivent dans l'immense plantation du puissant Calvin Candie, ils éveillent les soupçons de Stephen, un esclave qui sert Candie et a toute sa confiance. Le moindre de leurs mouvements est désormais épié par une dangereuse organisation de plus en plus proche... Si Django et Schultz veulent espérer s'enfuir avec Broomhilda, ils vont devoir choisir entre l'indépendance et la solidarité, entre le sacrifice et la survie...

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"Le cinéma se déchaîne", selon Frédéric Strauss de Télérama. C'est exactement ça ! Quentin Tarantino propose du "vrai" cinéma comme on aimerait en voir plus souvent. Musique, réalisation, interprétation à la fois subtile et flamboyante (Christoph Waltz est fantastique, DiCaprio aussi !), tout concourt à donner à Django Unchained l'ampleur du "grand spectacle" extrêmement réussi qu'il est (on y prend un plaisir monstrueux !), tout en ne perdant jamais de vue la gravité de son sujet.

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Non, ça n'est pas un cours d'histoire et le scénario aurait sûrement gagné à être un peu élagué (notamment sur la fin), mais Quentin Tarantino, par le spectacle qu'il propose pendant 2h45, nous fait peut-être mieux percevoir l'essentiel que n'importe quel cours d'histoire.

Guillaume SAKI

La critique complète de Télérama

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  • : Une invitation à vagabonder au coeur du cinéma, mon cinéma. Ce blog veut créer des passerelles entre les films, entre les cultures, voire même entre les arts, tout en se laissant porter au gré de mes envies de cinéma. Et comme les films se répondent parfois entre eux, ce blog doit être un lieu d'échanges, donc n'hésitez pas à y apporter votre contribution. Laissez-vous maintenant entraîner dans ce journal passionné du cinéma, de tous les cinémas.
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