Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
8 novembre 2009 7 08 /11 /novembre /2009 13:54

Ce n'est sûrement pas un hasard si je débute mon blog par un coup de coeur pour le cinéma israélien qui, depuis déjà quelques années, est en plein développement. Une chance pour nous en France, de nombreux films israéliens sortent dans nos salles, parfois même coproduits par la France, et nous donnent un aperçu de la situation actuelle ou de l'histoire de ce pays, et du conflit israélo-palestinien. Ce que j'aime particulièrement dans ces films, c'est que, pris dans la tourmente d'une Histoire douloureuse, ils remettent toujours l'humain au premier plan. Comme les photographes "humanistes" type Cartier-Bresson ou Willy Ronis, ces films proposent des "instantanés" de vie.

Mon intérêt pour le cinéma israélien a commencé avec La Fiancée syrienne, un très beau film d'Eran Riklis, sorti en 2004. L'histoire de Mona, d'origine druze, qui doit épouser une vedette de la télévision syrienne. Elle sait qu'une fois entrée en Syrie, elle ne pourra plus jamais revoir sa famille et revenir dans son village du Golan, occupé par Israël depuis 1967. On la suit le jour de son mariage quand, accompagnée de toute sa famille, la jeune fille se retrouve coincée au poste frontière, quelque part entre Israël et la Syrie, dans l'interminable attente qu'on accepte de la laisser passer. Entre drame (douleur de devoir quitter les siens) et vrais moments de comédie (situation totalement absurde due aux lourdeurs de la bureaucratie), le film émeut par sa capacité à montrer la douleur du déracinement sans lourdeur, sans jamais se départir d'une forme d'humour (un peu désespéré, il est vrai). Il se dégage aussi de ce film une extrême mélancolie, caractéristique assez générale du cinéma israélien, un espèce de temps arrêté (ce que l'impossibilité de se déplacer des protagonistes redouble). Toujours au plus près de ses personnages (souvent cadrés en plans serrés), Eran Riklis propose surtout de magnifiques portraits de femme, portés notamment par l'une des plus grandes actrices du cinéma israélien, Hiam Abbas (depuis aperçue dans quelques films américains), toujours digne malgré la douleur. On retient aussi le visage (presque) toujours fermé de l'actrice principale, Clara Khoury.
Selon moi, ce film est une excellente porte d'entrée pour découvrir ce cinéma israélien si fécond, et loin d'être aussi misérabiliste qu'on pourrait le croire.
Et pour ceux qui liront ces lignes, le Forum des Images (à Paris) propose en ce moment un cycle Tel Aviv à ne pas manquer. C'est jusqu'au 6 décembre.

Extrait - La Fiancée syrienne

 

 
Bande originale - La Fiancée syrienne

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : Once upon a time in Cinema
  • : Une invitation à vagabonder au coeur du cinéma, mon cinéma. Ce blog veut créer des passerelles entre les films, entre les cultures, voire même entre les arts, tout en se laissant porter au gré de mes envies de cinéma. Et comme les films se répondent parfois entre eux, ce blog doit être un lieu d'échanges, donc n'hésitez pas à y apporter votre contribution. Laissez-vous maintenant entraîner dans ce journal passionné du cinéma, de tous les cinémas.
  • Contact

Recherche

Archives